Le Yin Yang

 

Physiologie Tome I, par Thierry Bollet

L’introduction à cette partie comprend encore une part importante de philosophie.

Certains d’entre vous sont peut-être moins attirés par cet aspect; vous pouvez vous en passer en vous dirigeant directement sur les parties plus concrètes du Yin / Yang et pratiques. Cependant, lisez les passages soulignés par les couleurs. Elles ont pour but de vous faire ressortir l’essentiel.

La philosophie va, ensuite, s’estomper dans les cours tout en restant en trame de fond puisque toute loi ou règle énergétique en est une application directe.

I. Généralités

Nous allons continuer à développer les mécanismes énergétiques universels et cosmiques pour arriver aux grandes lois du Yin Yang.

Nous disons toujours Yin … Yang. En effet, l’ordre de cette locution est invariable. Le Yin est toujours préexistant au Yang; ce sera une des principales lois abordées plus loin.

Tout en vous présentant les concepts de la genèse universelle développée par les anciens Sages, notre propos est indissociable, dans l’idée, de la conception chinoise d’une origine astronomique du T’si, (Qi, 氣) universel.

Les développements ci-dessous ne sont pas une répétition du précédent cours, mais une continuation naturelle pour approfondir les premières notions acquises.

Avant-propos au Yin Yang

Après ces quelques révisions dont les sujets sont utiles à bien connaître, abordons à présent l’objet de notre polycopié N°4, c’est-à-dire l’étude des éléments du Yin Yang.

Nous pourrions écrire sans fin sur le Yin Yang. Nous nous en garderons. Nous préférons l’éducation de l’observation des phénomènes naturels à tout développement littéraire.

Chacun, en fonction de sa sensibilité, perçoit la Vie autour de lui, à sa manière. Il sera plus important d’apprendre une méthode d’analyse et de déduction plutôt que de longues tirades propres à un auteur.

N’hésitez pas à revenir feuilleter le polycopié N°1, sur les thèmes relatifs à ce sujet, dont les révisions ont voulu vous montrer l’utilité.

Nos observations sur le Yin Yang viseront à présent, à la fois :

  • la formation de culture générale à perfectionner,
  • les éléments de connaissance nécessaires aux applications thérapeutiques.

Rappel : on ne peut dissocier la connaissance générale du cosmos et ses mécanismes des principes régissant les énergies biologiques, affectives et psychiques humaines, puisqu’elles en sont toutes une application directe.

 

 

II. Origine mythologique et légendaire de l’univers

 

Dans sa traduction du chapitre 1 du Tao Te King (Dao De Jing 道德經), Léon Wieger commente :

« Avant les temps, et de tout temps, fut un être existant de lui-même, éternel, infini, complet, omniprésent. Impossible de le nommer, d’en parler, parce que les termes humains ne s’appliquent qu’aux êtres sensibles. Or l’être primordial fut primitivement, et est encore essentiellement non sensible. En dehors de cet être, avant l’origine, il n’y eut rien. On l’appelle ou (wu 無) néant de forme, huan (xuan 玄) mystère, ou tao (dao 道) principe. On appelle sien-t’ien (先天 xiān tiān), avant le ciel, l’époque où il n’y avait encore aucun être sensible, où l’essence du principe existait seule. Cette essence possédait deux propriétés immanentes, le yinn (陰) concentration et le yang (陽) expansion, lesquelles furent extériorisées un jour, sous les formes sensibles ciel (yang) et terre (yinn). Ce jour fut le commencement du temps. »

Le mythe de P’an kou (Pan Gu 盤古)

 

Cité pour la première fois dans un texte de Xu Zheng (徐整), le Sānwǔ Lìjì 三五歷紀, Histoire des trois [augustes] et des cinq [empereurs], aujourd’hui perdu, se retrouve dans le HOUA HOU KING (Hua Hu Jing), le Livre de la conversion des Hou.

« Au début était le Chaos, et de cette masse bouillonnante naquirent deux forces, l’une Yang, l’autre Yin.
L’action combinée de ces deux manifestations de l’énergie (du tchi) donna naissance à un Homme nommé PANG KOU.

Il travailla 18.000 années à façonner la terre, le soleil et la lune. Il fut aidé dans sa tâche par le Dragon (Bois – est), le Phénix (Feu – Sud) et la Tortue (Eau – Nord).

Les Cinq Ancêtres apparurent un peu avant que Pang Kou eut terminé de tirer la Terre et le Ciel du chaos.
Le premier Ancêtre, nommé l’Ancêtre jaune, régnait sur la Terre,
l’Ancêtre rouge sur le Feu,
l’Ancêtre noir sur les Eaux,
le Prince des Bois sur les forêts,
la mère des métaux sur les richesses minérales.
À ce moment, apparut le Souverain d’En Haut, Chang Ti.
Les 5 Ancêtres l’assistèrent dans son gouvernement.
Quatre s’établirent aux points cardinaux, l’Ancêtre jaune vint au milieu afin d’enseigner les arts aux humains.
Les Hommes sont issus de la vermine grouillant sur le corps de Pang Kou. »

La manifestation de l’Univers apparaît à partir de cet instant légendaire.

 

Astronomie de l’univers et de l’universel

Nous sous-entendrons toujours le concept de ou (wu 無), l’innommable; cependant, comme cela a été dit précédemment, nous n’en parlerons plus.

Tai I

Le Taoïsme conçoit donc une origine unique à l’univers : T’ai Yi (Tai Yi 太一) signifiant la Grande Unité ou le Un suprême (selon les traducteurs – l’idée est plus importante que la traduction elle-même).

T’ai Yi (Tai Yi 太一) a également eu un autre nom au fil des millénaires, celui de Tai Tsi (Tai Ji 太极) signifiant le Faîte suprême ou Poutre faîtière (encore une affaire de traduction). T’ai Yi (Tai Yi 太一) désigne des petites étoiles voisines de l’étoile α du Dragon., ι du Dragon sont les noms de 2 étoiles, anciennement polaires, dans les cartes chinoises du ciel, d’où l’idée de leur nom liée au faîte.

Dans le taoïsme Tai Tsi (tai Ji 太极) désigne le Faîte suprême (qui soutient tous les êtres); fondement originel et point de convergence (de l’univers). L’origine unique d’où procèdent le 阴 Yin, le 阳 Yang et leurs développements ( 四象 sì xiàng ou les quatre symboles, 八卦 bā guà ou les huit trigrammes, etc.) mais aussi le cinquième des 五太 Wu Tai ou Cinq Chaos qui président à la genèse du monde.

 

Le Ciel est une affaire de conscience

Pour les Chinois, comme pour la plupart des civilisations, le monde se résumait au monde visible et perceptible.

En un mot le ciel visible est notre galaxie, la voie lactée. Leur univers est celui de la coupole des étoiles visibles la nuit et limité à notre galaxie.

L’être humain peut percevoir et appréhender seulement cet espace. Il est limité par ses perceptions sensorielles inhérentes aux organes des sens et à l’analyse logique.

Les découvertes du 20e siècle, en matière de conquête spatiale, de téléobjectifs super puissants et de mesures radio électriques viennent révolutionner notre propos. Cependant, l’affirmation des Chinois de l’antiquité est très loin d’être remise en cause. Mesurer et observer le cosmos ne permettent toujours pas de comprendre ni la forme, ni le fond ni le sens de l’univers.

Cependant, les Chinois concevaient un univers plus vaste, total et contenant le ciel visible, il s’agissait pour eux d’un Ciel invisible. Invisible car cet Univers ne peut être appréhendé par les facultés intellectuelles humaines. Il est le domaine de CHEN (shen 神), l’Esprit cosmique universel.

 

L’alchimie

Les Alchimistes occidentaux du moyen âge avaient la même conception; à cette époque, personne n’avait pu découvrir le ciel au-delà de son espace visible, c’est-à-dire notre seule galaxie. Ainsi, en Occident, la découverte de l’immensité universelle contenant des milliards de galaxies remonte seulement à notre 20e siècle, soit quelques dizaines d’années à peine.

Les anciens Alchimistes définissaient ces 2 mondes ainsi :

  • Le Ciel visible : les Petits Mystères.
  • Le Ciel invisible : les Grands Mystères.

Les Petits mystères représentaient le savoir astronomique, impliquant la géométrie et l’arithmétique, depuis l’étoile polaire et la coupole des étoiles regroupées en constellations, jusqu’aux planètes dont la Terre et sa position dans l’espace.

L’Ordre universel est celui du Ciel invisible, il est mystérieux car inaccessible à l’Esprit humain; il est le domaine du SIUAN (Xuan 玄), le Mystère céleste.

 

L’étoile polaire

T’ai Yi (Tai Yi 太一) , l’étoile polaire de l’époque, était dans la constellation de la Grande Ourse.

Dans la haute antiquité, l’étoile polaire se situait astronomiquement dans la constellation de la Grande Ourse; depuis quelque 3 000 ans elle se situe dans celle de la Petite Ourse.

Le peuple chinois concevait un ordre dans l’univers symbolisé par le Tao. Il en déduisait que l’ordre est universel. Il s’applique sans distinction à notre galaxie, notre système solaire, la Terre, le pays, la famille et enfin à eux-mêmes.

La Vie est le miroir et le témoin de cet ordre. Pour vivre le mieux possible et longtemps, il faut être en harmonie avec les lois de l’univers et ses énergies. Elles se manifestent en se mélangeant avec celles de la Terre (saisons et climats) associées aux émanations dues au relief et au sol (géophysique).

Ils appliquèrent, dès la plus haute antiquité, le modèle de leurs conceptions à la galaxie. L’étoile polaire, T’ai Yi (Tai Yi 太一) était l’Empereur céleste avec son image sur Terre, l’Empereur terrestre.

L’Empereur céleste, l’Auguste avait pour miroir l’Empereur terrestre; celui-ci devait dans tous ses comportements, actions, pensées, se soumettre à l’Ordre universel tout en représentant celui-ci sur Terre.

Les directions cardinales orientent l’Empire céleste selon : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre par lequel passe l’axe vertical reliant le zénith et le nadir.

 

L’origine des hommes

À l’origine était le grand Fou Hi (Fu Xi 伏羲), le premier Souverain mythique.

« Fou Hi (Fu Xi 伏羲 ) parla de bonne heure…
il scruta les figures du Ciel,
il observa les formes de la terre et en mesura l’espace… »

De cette observation, il inventa les 8 trigrammes pour décrire tous les phénomènes de l’Ordre universel. Ceci correspond également à l’invention de l’écriture des Chinois.

 

Ciel antérieur et Ciel postérieur

L’ordre des trigrammes de Fou Hi (Fu Xi 伏羲 ) est particulier et s’appelle le ciel antérieur; bien plus tard un autre roi, le roi Wen (Wen Wang 文王), apporta une autre disposition à ces trigrammes; celle-ci s’appelle le ciel postérieur. Ils ont donné deux figures classiques de la tradition chinoise : le HO T’OU (Ho Tu) et le LO CHOU (Luo Shu)

Les siècles séparant ces deux souverains ont vu un changement, sans doute dans la carte du ciel ou dans la circulation des énergies cosmiques et terrestres.

Le Tao Te King (Dao De Jing 道德經) et le mythe de P’an kou (Pan Gu 盤古) (voir ci-dessus l’origine mythologique) nous apprennent qu’avant l’apparition de la première manifestation existait un principe possédant toutes les possibilités mais non extériorisé. Il est du domaine du Ciel antérieur.

Cette nouvelle disposition des 8 trigrammes est lourde de conséquences et laisse planer encore de nombreux mystères de compréhension.

Cette science des 8 trigrammes a donné naissance au Yi King (Yi Jing 易經) dont les 64 hexagrammes expriment toutes les possibilités de manifestations du Yin Yang, par grandes catégories. Ainsi, dans le monde manifesté il y a 64 formes principales d’énergies (voir les 64 hexagrammes dans le 1er polycopié) à partir desquelles une multitude de manifestations secondaires, tertiaires etc., vont apparaître.

 

Le centre

À l’image de l’immobilité de l’étoile polaire autour de laquelle tourne visuellement le cosmos, l’Empereur se tenait toujours au centre de l’Empire dans une apparente immobilité et sans sortir de son Palais, le MING TANG (明堂) – Palais de la Lumière.

L’Empire était géré par les nobles occupant les charges de Ministres et vivant dans l’agitation (entendez le mouvement) comme les constellations tournant autour de la polaire.

Le Ming Tang (明堂) est un carré et l’Empire était divisé en 9 régions (voir le glossaire du polycopié N°1, page 1) correspondant aux 8 orientations cardinales et au Centre. Le domaine de l’Empereur était le carré central et son Palais en était le Centre comme la polaire est le centre du Palais central.

Le rang des nobles et Ministres allait du plus important au moins important selon l’orientation cardinale et l’éloignement du centre.

Cependant l’Empereur sortait parfois de son Palais pour visiter ses vassaux en se dirigeant vers les 4 espaces cardinaux de l’Empire. Il suivait le rythme et la nature des saisons, se rendait dans une orientation cardinale précise en respectant l’Ordre universel garant de la bonne conduite des affaires de l’état (au printemps dans l’Est, en été au Sud etc.). La couleur de ses habits était conforme à celle de la saison (vert pour le printemps et l’Est, rouge pour l’été et le Sud etc.).

Sa capitale était donc le centre de l’Empire, lui-même centre du monde, comme la polaire est le centre fixe du ciel.

Ce centre fixe signifie immobile autour duquel tout tourne. C’est le centre, le moyeu de la roue, le vide central, cher aux Taoïstes, dont l’immobilité et le vide sont les garants du mouvement de la Vie. Sans ce vide, la Vie harmonieuse est impossible. L’harmonie, c’est l’Ordre organisant le chaos.

Si le monde terrestre est conforme à l’univers, par analogie, l’être humain est lui aussi constitué sur le même schéma. Le centre de l’Homme est son Cœur; il est le lieu du vide central, le centre de sa Roue, centre par où passe « l’Axe du Monde ». Le Cœur est son Palais central et le centre du cœur lui-même (faisceaux de Hisse et de Purkinge en neurologie) est le Palais du Cœur, l’Empereur.

En médecine chinoise, le Cœur est l’Empereur. Ses troubles retentissent sur chacun de ses sujets (les organes) et il souffre des troubles de chacun d’eux.

L’Empereur est l’intermédiaire entre le Ciel et la Terre ; de ce fait le Cœur de l’Homme est lui aussi intermédiaire.

Tout individu est donc directement relié au Ciel et à la Terre par son Cœur.

Chaque être humain a donc une vie parallèle dégagée et indépendante des lois terrestres, sociales ou autres ; il est responsable de sa démarche et de sa vie, il obéit à son Mandat, son Ming.

L’Empereur est alors Fils du Ciel comme tous les Chinois, car le Ciel donne la vie et la Terre apporte de quoi vivre.

L’on comprend aisément l’importance des perturbations provoquées par la sentimentalité ou les émotions envahissant la quiétude du Cœur et leur retentissement sur l’ordre général de l’organisme.

La quiétude du Cœur devient la recherche première du Taoïste; elle passe par les préceptes concernant l’attitude à adopter face à la vie.

  • Cette attitude était la source de l’harmonie dans l’Empire.
  • Le pays était en paix et prospère.
  • Le peuple était heureux et comblé.
  • Le Chinois vivait en humain.

 

La Vie

Tous les rites et rituels en découlent. Ils sont destinés à réaliser les cérémonies dont le symbolisme colle à la réalité afin de maintenir l’harmonie entre le Ciel – TIENN (Tian 天) et la Terre – TI (Di 地), comblant ainsi l’Homme – Jen (Ren 人) de leurs bienfaits d’engendrement mutuel.

Nous verrons que le Ciel est la tête de l’Homme, la Terre est le bas du corps (sous le nombril) et l’Homme est la sphère digestive. Tous les rapports et les lois dont nous parlons s’appliqueront à l’être humain.

Le Ciel – Yang féconde en permanence la Terre – Yin. La Vie apparaît au niveau du lieu où s’échangent le Yin et le Yang, c’est-à-dire à la surface de la terre et dans son atmosphère.

Cela se résume à deux énergies très évidentes : une certaine quantité de chaleur et de lumière descendant du Ciel, et d’humidité montant de la Terre (ni trop, ni pas assez). La fécondation de la femme et la nidation (fixation dans l’utérus) de l’œuf dépendent des mêmes critères et ne sont pas seulement une affaire d’hormones.

Le Yin lourd et trouble descend, le Yang léger et limpide monte.

III. Création du Ciel et de la Terre

 

Lorsqu’il est dit le Ciel, il s’agit de l’ensemble de l’espace céleste contenant notre cosmos; lorsqu’il est dit la Terre, cela signifie tout astre ou planète de ce cosmos. Il ne s’agit pas encore de la planète Terre.

Le Yuan Tchi Lun cite :

« Lorsque les Souffles (tchi) ne s’étaient pas encore séparés en prenant forme, ils étaient unis (mariés) et ressemblaient à un œuf.
Puis les Souffles formèrent un globe de forme parfaite que l’on appelait le Grand Un (Taé I).
Le Souffle originel d’abord pur, monta et forma le Ciel; puis, étant troublé, il descendit et forma la Terre. »

Le début du chapitre 3 du Huainanzi (淮南子) précise :

« Ciel et Terre (天地 tian di) n’étaient pas encore formés (未形 wei xing)… La Voie (道 dao) commença (始 shi) par les immensités vides. Ces immensités vides générèrent (生 sheng) les espaces et les temps (宇宙 yu zhou). Les espaces et les temps générèrent le souffle (氣 qi). Le souffle prit contours et limites. Le yang clair (清陽 qing yang) se diffusa et se prodigua pour constituer le Ciel. Le yin lourd et trouble (重濁陰 zhong zhuo yin) se condensa et s’immobilisa pour constituer la Terre. »

Par ailleurs, la tradition nous dit :

« Les Souffles s’étant organisés en formant le Tao, le Yang léger s’éleva et forma le Ciel. Puis, ce qui était lourd du Ciel descendit et forma la Terre. »

 

  • Le Yang du Tao forme le Ciel, son Yin restant hors du monde de la manifestation pour constituer « l’espace céleste lointain et mystique. »
  • Dans le Ciel, il y a du Yang et du Yin ; le Yin du Ciel (lourd) descend et forme la Terre. Ainsi, le Yang du Ciel, comme celui du Tao, étant léger ne descend pas et reste imperceptible.
  • Inversement, puisque les énergies du Ciel et de la Terre s’échangent mutuellement, l’énergie de la Terre remonte vers le Ciel.
  • Or, seul le léger peut remonter; l’ascension se fera donc pour le Yang de la Terre (l’humidité = évaporation par exemple). Le Yin de la Terre (le plus dense = noyau terrestre, pierres) ne pourra remonter. Pour la Terre, le Yin est sa masse tellurique et le Yang son enveloppe gazeuse.

Ceci est l’origine d’une autre loi du Yin Yang : Le Yang descend – le Yin monte.

Cette phrase signifie :

  • Le Yang descend = le Yin du Yang – Ciel.
  • Le Yin monte = le Yang du Yin – Terre G.

Rappel : le Yin du Yang est « ce qui est lourd » du Ciel; le Yang du Yin est « ce qui est léger » de la Terre.

L’énergie des méridiens Yang reste en haut du corps humain et leur sang descend; l’énergie des méridiens Yin monte et leur sang reste en bas du corps.

De cette manière, nous comprenons que :

  • Le soleil, étant Yang, agit par son Yin.
  • La lune étant Yin, agit par son Yang.

La lune agit par sa surface en reflétant la lumière du soleil et le soleil agit par son centre qui est l’origine de toutes ses émissions de lumière et de chaleur.

En allant plus loin, nous dirons :

  • le Yin conçoit,
  • le Yang réalise.

Donc :

  • le Yin reçoit et reflète,
  • e Yang produit et émet,

Le modèle général se présente ainsi :

L’Ordre et l’être humain

De cet état de quiétude du Cœur et de lieu de rencontre des énergies, l’Empereur antique règne selon l’Ordre naturel sans effort, sans loi et sans agir. La pleine Sagesse l’habite.

Ni l’étoile polaire, ni l’Empereur céleste, ne sont représentés dans le dessin du Tao puisque toute manifestation représentative reviendrait à leur donner une particularité et un mouvement. Ils sont invisibles au centre du Tao. Pourtant, grâce à ce centre la figure peut être inscrite et décrite, comme tout phénomène périphérique.

Le Tao représente bien la création universelle, la carte du Ciel, les activités terrestres, la vie humaine et la vie organique jusqu’à la moindre cellule.

Le symbolisme des anciens n’a jamais été une représentation hasardeuse ou mystique mais toujours l’image d’une réalité naturelle ou physique.

Sans être de droit Divin comme en Occident, l’Empereur n’en possédait pas moins une puissance identique à celle de la création, T’ai Yi (Tai Yi 太一), envers laquelle il était redevable de ses actes.

Si l’Ordre règne sur Terre, l’Ordre Universel est respecté et la roue universelle tourne harmonieusement; la Terre devient donc agissante à son tour sur l’Ordre universel, elle le conditionne. Donc, elle est le Centre de l’Univers, son Pivot lui-même. Par extension, le Cœur de chaque Homme est le lieu où se projette le centre universel comme autant d’étincelles de la Vie primordiale.

Chaque Cœur humain est donc une part de l’Ordre Universel et il reçoit en son sein le Chen (shen 神) universel pour le faire sien.

Il est alors le Centre de l’Univers, son Pivot lui-même.

Les Chinois en tirent une loi fondamentale pour toute l’énergétique.

Le Centre de chaque chose est en tout lieu. Tout humain est le centre du monde et toute chose est observée par rapport à lui-même.

 

Comment concilier individualité, collectif et universel ?

Les Chinois ont tourné cet antagonisme apparent avec la plus extrême facilité; il suffisait que leur Empereur devienne l’image même du Pivot universel; la Chine devenant ipso facto l’image de l’Univers, et chaque Chinois une parcelle de celui-ci comme autant d’étoiles. Il n’y avait plus qu’un petit pas à accomplir pour affirmer que la Chine était le centre du monde terrestre et, par extension, celui de l’Univers.

Pour entretenir cet Ordre, la principale obligation de chacun était de tenir sa place en remplissant son rôle, comme sujet du Monde, comme chaque étoile du ciel, avec perfection et exactitude pour que l’Ordre règne sur Terre.

 

Naissance du Yin et du Yang

T’ai Yi (Tai Yi 太一) se trouve placé en tête de toutes les manifestations universelles et correspond au premier hexagramme du Yi King (Yi Jing 易經).

Confucius déclare :

« Grande en vérité est la puissance originelle du créateur ; tous les êtres lui doivent leur commencement. Et cette puissance pénètre le ciel tout entier. »

Yin et Yang vont naître du Un primordial, puis apparaîtront les 5 états de mutation, les 5 mouvements, sources de la Vie en dynamisme.

Le Tao Tö King (Chapitre 42 – Trad .Claude Larre) cite :

La Voie donne vie en Un
Un donne vie en Deux
Deux donne vie en Trois
Trois donne vie aux dix mille êtres
Les Dix mille êtres Adossés au Yin, embrassant le Yang,
Les souffles qui s’y ruent composent en harmonie.

L’apparition du Yin et du Yang

Un engendre donc Deux; il donne naissance aux opposés complémentaires Yin et Yang. Deux n’est pas plus grand ni plus petit que Un, il en est la division, le 1 éclaté représenté ainsi dans les trigrammes :

L’expansion du Yang conduit toujours à sa rupture donnant naissance au Yin (le trait se casse en 2 morceaux) ; la rétraction du Yin conduit à l’unification donnant naissance au Yang (les 2 morceaux se « recollent » en se rapprochant).

Charles Laville-Merry disait en séminaire :

« Prenez un élastique ; coupez le pour obtenir sa longueur.
Prenez ses deux extrémités et étirez cet élastique.
À son étirement maximum, c’est Yang; tirez encore, il se rompt en deux parties, c’est Yin.
Yin n’est pas deux fois moins que Yang, comme dans les sciences occidentales lorsque l’on effectue une division,
il est Yang en deux parties dont la somme est toujours égale à Yang.
Il n’est pas non plus la somme arithmétique occidentale : 1 + 1 = 2, 2 étant deux fois plus grand que 1. 2, c’est 1 et 1 dont la juxtaposition est toujours égale à 1.
Il s’agit d’une réplication (ou duplication) et non une multiplication selon notre habitude. »

L’on voit déjà les difficultés d’entendement devant cette optique de la création.

Imaginez le développement cellulaire, où des milliards de cellules sont autant de fois le 1 et valent toujours 1.

Mesurez la puissance générée par ce mode de pensée : toute action sur une cellule produit la même action dans chacune des cellules. Ainsi, toute famille d’individus, tout groupe, est à la fois Unité et Multiplicité ayant même valeur dans toute catégorie.

Lorsqu’il s’agit de la matière, la séparation vaut division; lorsqu’il s’agit de l’énergie, la séparation est une juxtaposition sans être ni retranchement ni somme.

Le Tao Tö King (Chapitre 25 – Trad Claude Larre) cite :

« Une Chose faite d’un mélange est là avant le Ciel Terre
Silencieuse ah oui ! illimitée assurément !
Reposant sur soi, inaltérable, tournant sans faute et sans usure.
On peut y voir la Mère de ce qui est sous le Ciel. »

Yin et Yang deviennent alors un système de pensée où les choses et les êtres sont en relation toujours complémentaires deux par deux.

  • Ainsi, la Femme est Yin par rapport à son mari Yang. Elle est elle-même Yang par rapport à son enfant, fut-il un garçon.
  • La Femme met en mouvement le principe génératif (enfantement), donc elle est la source de la dynamisation – Yang (par rapport à l’enfant), tout en restant Yin ( par rapport au mari).

Le principe du « rapport » est fondamental et indispensable pour étudier un cas.

 

Les nombres

  • UN se rattache au principe Yang du Ciel et tous les Nombres impairs de 1 à 9 sont Yang ayant même vertu. Ils sont tous une manifestation du Ciel.
  • DEUX se rattache au principe Yin de la Terre et tous les Nombres pairs de 2 à 8 sont Yin ayant la même vertu. Ils sont tous une manifestation de la Terre.
  • 9 est le 5e temps de manifestation du Ciel.
  • 8 est le 4e temps de manifestation de la Terre.
  • Le 5e temps de la Terre est 10.

10 n’est jamais exprimé; il est un temps «  occulte »…

 

La série nonaire

Attention, il est important dans cette science de ne pas confondre chiffres et Nombres.

Cette série correspond au 1er cycle. Son commencement est au point initial Taé I, existant avant l’apparition de 1; son aboutissement est à 9 et sa fin à 10 (Dix).

10 est en même temps le départ du cycle suivant. Il vaut le point mais développé, d’où l’apparition du 0 (lire zéro) juxtaposé au 1. 1 (de 10) ne représente plus le Nombre 1 mais le N° du (1er) cycle écoulé, comme 20 représentera, pour le 0 la même chose que celui de 10 et 2 le 2e cycle se terminant.

Avant le 1 est le point symbolique. Il exprime la présence déjà manifestée du tchi mais sans aucune expansion ni dans l’espace (volume) ni dans le temps (âge). Ce point est Yin, car le Yin est toujours situé en premier; il est le Yin ponctuel (tsiué Yin que nous étudierons plus tard).

 

L’Espace et le Temps

Dans l’Univers, l’Espace se développe avant le Temps. Inversement, le temps se mesure quand l’espace commence son expansion. Sur Terre, le Temps est fonction de la distance parcourue. Il en résulte cette loi de l’énergie :

« en premier est le Yin ; priorité au Yin lorsque l’on soigne. »

D’où cette expression invariable : « le Yin Yang » et non « le Yang Yin ».

10 est la réplication du point initial, mais cette fois manifesté, puisque 9 temps de transformation se sont déroulés depuis le point initial devenu le 0 juxtaposé au 1 initial. Nous développerons plus tard ce concept.

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